La vitesse d'obturation s'étend souvent sur une plage allant de 1/8000ème de secondes à 30 secondes, voire bcp plus (position bulb qui fait référence à la poire des anciens appareils et que devait actionner lui-même le photographe en calculant le temps pour ouvrir puis fermer l'obturateur). Pour commencer cette petite explication, je vais reprendre une image qui est très souvent utilisée pour exprimer le rapport ouverture du diaphragme/vitesse : le robinet d'eau.
Imaginez que le diamètre du robinet permettant un plus ou moins gros débit correspond au diaphragme et l'eau à la lumière. Plus le robinet est gros, plus le débit d'eau sera important. Et bien pour l'ouverture du diaphragme, c'est la même chose : plus on l'ouvre, plus on a de lumière qui peut rentrer dans l'appareil photo. La vitesse va contrôler pour sa part le temps où notre fameux robinet est ouvert (pour ce qui nous concerne ce sera plutôt un petit volet devant le capteur qu'il va relever puis fermer dans un laps de temps). Pour reprendre notre histoire de robinet, c'est le temps qui va s'écouler entre le moment où on ouvre le robinet et celui où on le ferme.
Les deux extrêmes : vitesse lente et vitesse rapide.
-La vitesse d'obturation lente
Poursuivons avec notre histoire de robinet et imaginons que nous voulons remplir une cruche d'eau mais que le débit de ce dernier est plutôt faible, même ouvert à fond. Pour remplir au même niveau qu'une cruche avec un débit normal au départ, il va vous falloir plus de temps, l'eau s'écoulant plus lentement. Et bien c'est à peu près ce que l'on fait avec une vitesse lente qui va permettre en cas de faible luminosité d'étirer le temps où la lumière prénètrera par le diaphragme de l'appareil.
C'est ainsi que pour la même photo, celle par grand soleil nécessitera 1/200ème de seconde d'ouverture et celle de nuit prendra 15 secondes pour obtenir une exposition similaire, même si forcément le rendu final diffère. En laissant ouvert l'obturateur pendant 15 secondes, nous lui avons laissé le temps de récupérer suffisament de lumière pour avoir une photo correctement exposée, un peu comme si nous avions laissé le temps à notre cruche de se remplir tranquillement face à un robinet récalcitrant.
Cela aura un autre effet que l'on peut facilement visualiser en prenant en photo un jet d'eau: une vitesse lente va lisser l'eau qui jaillit et lui donner souvent une teinte laiteuse. Cela s'explique par le fait que nous laissons le temps à l'appareil de capturer le mouvement de chaque goutte d'eau qui va finir par se fondre en une ligne allant dans la direction de notre goutte.
Attention au flou de bougé car une vitesse trop lente va tout de suite amener des flous au moindre mouvement du photographe, même les plus imperceptibles. Le trépied devient alors obligatoire. On a coûtume de dire qu'à partir de 1/125ème de seconde le risque est très minime (possible en dessous mais plus risqué sans pratique) et qu'ensuite, il faut suivre la longueur focale utilisée: vous faites une photo à 200mm, collez-vous au minimum à 1/200ème de seconde pour garantir un peu plus une photo nette.
La vitesse d'obturation rapide:
Il s'agit ici souvent de saisir qqe chose de manière très nette alors que le sujet est en mouvement. Si on se met par exemple sur 1/1000ème de seconde, notre fameux jet d'eau va être figé sur la photo, laissant apparaître chaque goutte d'eau (shématiquement) en tant que telle et non plus une ligne représentant son déplacement. Ainsi, c'est le genre de vitesse que l'on utiliser pour photographier un homme entrain de courir par exemple, afin de bien saisir un de ses mouvements lors de sa course: un peu comme si on faisait une pause avec un lecteur dvd. Une vitesse rapide demande une bonne luminosité ou encore une grande ouverture de diaphragme puisque le temps ou l'obturateur est relevé s'avère très minime: il faut donc que la bonne quantité de lumière puisse rentrer dans ce petit laps de temps.
De manière générale, la vitesse contrôle le temps où rentre la lumière dans l'appareil venant ainsi jouer elle-aussi sur l'exposition finale. Une vitesse trop lente et vous risquez des flous de bougé ou encore une surexposition (zone blanche très vive, ciel vide de ses couleurs). Une vitesse au contraire trop courte, et vous risquez une sous-exposition (partie sombre devenant totalement noire et noyant ainsi les détails).
La vitesse est indisociable de l'ouverture du diaphragme puisque c'est à deux que l'exposition d'une photo se fait, puis viennent ensuite les différents paramètres de chacun (la pdc pour l'ouverture du diaphragme par exemple).
C'est une affaire de compromis: privilégier la vitesse pour une scène ou la profondeur de champs pour une autre. La plupart des appareils proposent des modes semi manuel permettant de contrôler soit l'un soit l'autre pour une exposition pré-établie. C'est donc eux que je vous conseille au départ puis de vous essayer au tout manuel pour mieux comprendre l'influence de chacun. Essayez par exemple une photo sur une rivière en essayant de garder la même exposition puis comparer les résultats à différentes vitesses.
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