Cirio de Nazare en Guyane (+suite & fin)

[SPIRULINE]

Le "Cirio de Nazare", plus grande manifestation religieuse d'Amérique du sud et, disent les Brésiliens, "du monde", attire chaque année plus de deux millions de personne à Belem, en Amazonie, le deuxième dimanche d'octobre.
Il s'agit de commémorer de miraculeuses apparitions de la Vierge, aux rives de l'Amazone, il y a déjà longtemps...

"L’histoire raconte qu’au début du 18ème siècle, Placido José de Souza, un habitant de la périphérie de Belém, la grande cité amazonienne, trouve une statue de Notre Dame de Nazaré près de la rivière Murucutu. Il l’emporte chez lui, mais le lendemain matin, la statue a disparu. Elle est retournée au bord de la rivière. Ce miracle est à l’origine de la dévotion des habitants de la province du Para, et plus largement de tous les Brésiliens pour Notre Dame de Nazaré.
Chaque année, le deuxième dimanche d’octobre, une procession est organisée en son honneur : le Cirio. La première, organisée en 1793, a été suivie par quelques centaines de fidèles. En 2003, ils sont plus de deux millions, en 2012, deux millions et demi [...]."

Les nombreux Brésiliens de Guyane, faute de pouvoir s'y rendre (il faut quatre jours pas voie terrestre et fluviale, et la liaison aérienne est de 40 places par semaine...), ont choisi d'organiser, en petit, la même cérémonie de dévotion aux miracles de la vierge Marie directement sur place, pour la première fois cette année. Cela a donné une procession d'une grande dévotion à laquelle s'est jointe la population d'origine, trouvant là l'occasion de marier les croyances traditionnelles (sur les miracles et la magie attribuées aux jeunes filles vierges) à quelque chose de plus catholique.

J'y ai fait quelques images, que je vous propose ce soir. Si les origines et l'histoire du "Cirio" vous intéressent (j'en ai vu les derniers jours à Belem l'an dernier), je donnerai à la fin de ce carnet quelques indications et sites, à mon avis, bien informés.

Beaucoup de ferveur est sensible dans la foule...


La procession encadre la statuette de la vierge, qui reproduit celle, miraculeuse parait-il, trouvée à Belem...


Mais les enfants n'ont pas la même endurance...


Même s'ils sont aus premières loges...


Toutes les générations chantent leur vénération à la madone, modèle et protection pour toutes les mères et les femmes,
vénérée et suppliée d'exaucer les demandes de chacun.

[becik]

Le regard de la dernière dame transmet beaucoup de convictions, merci de nous faire connaître cette pratique, pour plusieurs ici, inconnu.

[mano]

La première photographie exprime bien la ferveur de cette femme.

J'aime bien la série.

[SPIRULINE]

(Suite 1)
La chaleur est déjà très présente à cette heure matinale de la saison sèche et frappe rudement les processionnaires. Mais cela n'entame pas leur ardeur au chant et à la répétition des supplications...

Les enfants sont quand même un peu abattus :



Tous les âges et toutes les conditions participent,









(à suivre)

[SPIRULINE]

P'tit up avant abandon car il y a davantage de messages de moi que de commentaires... ça n'a guère de sens (ou peut-être que si...)










Vous reviendrai, si intérêt, pour quelques infos sur cette manifestation quand elle se passe au Brésil -juste un cran en-dessous du carnaval de Rio.

[olivier_66]

Et bien je viens d'apprendre qque chose ce soir, je ne connaissais pas le "Cirio de Nazare" que tu nous transmets avec justesse.
En effet, je trouve que l'on ressent bien l'émotion des fidèles et l'ambiance qui y règne sous cette chaleur accablante.

[becik]

Le carnet ne manque pas d’intérêt, tes scènes de rue sont empreint de couleurs et de ferveur, toutefois j'aimerais bien voir un peu plus d'environnement, l'ampleur de la procession et les lieux de dévotion. Tout cela se passe dans un petit village, une grande ville ?
Merci de nous partager les rites de ta communauté, il est bon de voir ce qui se passe ailleurs

[SPIRULINE]

Bonjour François,

Comme le sujet de ce carnet était une procession religieuse, je n'ai pas cru nécessaire de m'en écarter davantage.J'étais plutôt extérieur à cette manifestation, spectateur empathique mais pas engagé, car il ne s'agit pas de ma communauté et que j'ai une (dé)formation, une casquette professionnelle (entr'autres), d'anthropologue.

Comme le projet photographique était, à mon habitude, de saisir l'implication émotionnelle des gens dans ce qu'ils vivent via leurs expressions corporelles ou faciales, il y a, en conséquence, beaucoup de portraits. Je crois saisir dans ta remarque, que cela ne cadre pas exactement avec ce qu'il faut entendre pas "carnet de voyage"...

La procession se déroulait à Cayenne, capitale de la Guyane française, et visait les membres de la communauté brésilienne immigrés, frustrés de ne pas pouvoir participer à la "vraie" procession à Belem, de ne pas pouvoir y présenter leurs "demandes" d'aide à la Vierge. Dans leurs réponses à mes questions, il trouvaient cela injuste et souhaitaient créer un nouveau chemin d'expression de ces sollicitations, parallèle à celui du Brésil et jumeau dans sa forme. La pérennité de cette première tentative dépendra peut-être des réponses concrètes que "le ciel" apportera aux voeus des processionnaires dans une vie quotidienne difficile...

il est bon de voir ce qui se passe ailleurs

car ailleurs nous dit aussi quelque chose de nous-même...

[CRoy]

Quel beau reportage (ou carnet su tu préfères) tu nous présentes.
De superbes prises de vue avec un traitement qui t'est très caractéristique.
Le tout,adroitement étoffé d'une plume que tu maîtrises tout aussi bien selon moi,que ton équipement photographique.
Bravo!

[becik]

Bonjour François,
Je crois saisir dans ta remarque, que cela ne cadre pas exactement avec ce qu'il faut entendre pas "carnet de voyage"...

Nul intention ne m'est venu de contredire ton carnet, au contraire, ta présentation cadre tout à fait. Pour moi un carnet montre ce que nous avons vu ou vécu, dans un but de partage et d'échange et ton carnet en est un bel exemple. En fait, les images que je te suggérais n'avaient pour but que de satisfaire ma curiosité de voir cette ville capitale. De voir dans quelles conditions se déroulait cette procession, de voir les décors et la lumière qui y règne

Par *ta communauté* j'entendais ton lieu de vie et tous ces rites qui t'entourent, voilà, désolé de m'être mal exprimé