Cette année, en cours de route, je suis passé au grand format... pas tout à fait celui - le 6x6 - que je manipulais dans le petit labo de mon adolescence - mais celui des appareils plus pratiques de mes premiers voyages africains.
Et je me suis encore ainsi rapproché des gens, attentif à leurs moments d'émotion, pour partager ceux qu'ils m'autorisaient à diffuser.
Pour sélectionner, cette année, il m'a fallu des critères : vous avez majoritairement préféré les images couleur, j'ai donc écarté tout noir et blanc. Puis j'ai sorti les paysages, dont je suis rarement satisfait, et aussi les scène à plusieurs personnages, sur lesquelles j'ai encore bien du travail...
Et comme j'ai surtout posté sur QN les images qui me posaient problème, je les ai enlevées pour ne laisser que les inédites !
Alors j'ai cherché les instants.
Si le photographe est un peu magicien, ce n'est pas en transformant une grenouille en princesse...c'est, je crois, en transformant notre regard quand nous découvrons son image. Parce qu'il nous montre la princesse là où, sans lui, nous ne verrions qu'une grenouille. Plus précisément parce qu'il saisit, lui, cet instant où la grenouille révèle quelque chose de la princesse en elle, instant si fugace, si éphémère qu'il n'a, au fond, jamais existé... Menteur, le photographe ? Un peu sans doute, mais, si la magie existe, l'image dit une vérité plus discrète et... poétique ; ça pourrait être un de mes buts, mais la route est encore longue et rien n'est abouti...
J'ai donc écarté ce qui racontait davantage la société, la souffrance et l'engagement.
Dans ces dizaines d'instants que j'ai fixés cette année, j'ai eu du mal à sélectionner : trop me faisaient encore vibrer et j'en ai repoussé au deuxième rang que je regrette déjà de n'avoir pas choisies. Je ne suis pas fort sur les palmarès !
L'an prochain, peut-être ?
Janvier : Fillette égarée dans la foule, un des premiers après-midi du carnaval.
Février : Message de fraternité coloré.
Mars : Réparation des filets sur le port de l’île de Cotijuba, au sud de Belém (Amazonie brésilienne).
Avril : Cette jeune maman brésilienne de 14 ans fête les un an de son petit garçon.
Mai : Transfiguré par l'équipement, il s'installe dans son rêve.
Juin : Premières chaleurs en Europe, la joie d'un jus d'orange et d'un copain.
Juillet : Il y a de l'ambiance sur la navette maritime qui longe les côtes croates... chargée de toutes les nationalités méditerranéennes.
Août : La rousse de la Place Rouge. Pause (et pose) improvisée sur une place (rouge) d'Europe centrale...
Septembre : La grand'mère vénitienne a son coin d'ombre sur la Piazza San Marco.
Octobre : Une jeune sans logis sourit sans retenue lors d'un concert de rock à Munich.
Novembre : Sirina n'aime pas jouer avec les garçons.
Décembre : La boucle est bouclée (soirée d'enfants la veille du Nouvel An).
Photographier les gens, c'est les aimer, leur donner du temps, de la valeur et une part d'éternité dont ils ne se savaient pas les dignes dépositaires !