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C'est un photographe que j'aime beaucoup. Je l'ai découvert alors que je me préparais pour un séjour au Brésil pour rencontrer des paysans Sans-terre, il venait de publier un livre et une exposition itinérante sur le Mouvement des Travailleurs Sans-terre (MST). En plus c'est le genre photos que j'aime, des noirs et blancs très contrastés. Ce qui me touche le plus, c'est que Salgado réussi à montrer la beauté dans le tragique, l'humanité même dans la plus grande des misères.
Ce livre est une autobiographie co-écrite avec Isabelle Francq. De son enfance sur la ferme familiale presque coupée du reste du Brésil jusqu'aux années 2010, en passant sur la répression politique de la dictature d’extrême-droite à cause de son appartenance au Parti communiste et de sa fuite à Paris où il a découvert la solidarité entre réfugiés, mais aussi le racisme "ordinaire", il a du se battre pour pour empêcher que son fils ainé soit mis dans des écoles « techniques » seulement dû à son nom... Son amour pou l'Afrique, son 2e Brésil et de la fondation de l'Instituto Terra voué au reboisement de la forêt atlantique au Brésil.
Il parle non seulement de son amour pour la photographie, mais aussi de ses techniques, du pourquoi du NetB, ton simplement parce qu'il a de la difficulté avec les couleurs (tiens lui aussi, je ne suis pas le seul
); de son passage au numérique auquel il a longtemps résisté. Il parle a plusieurs reprises de l'amour de sa femme et de ses enfants, particulièrement de son dernier, Rodrigo, trisomique, et de l'impact positif qu'il a eut sur sa vie.Partout dans le livre, son ouvre photographique est en filigrane. Autant ses photos démontre une grande humanité autant il l'a vit, ça transparaît dans son écrit. Indissociable. Il en est de même pour sa vision de la photo. On y retrouve des bijoux de citations et de réflexions, exemple, la première phrase du chapitre un: Si on n'aime pas attendre, on ne peut pas être photographe; mis en application alors qu'il tente de photographier une tortue géante dans les îles Galapagos.
Il parle aussi de sa dépression qu'il a vécu à la fin des années 90. Des années difficiles. Particulièrement affecté par le génocide rwandais qu'il a couvert. D'autant plus difficile, que ce pays fût son premier contact avec l'Afrique. Il y avait de nombreux amis qui ils y sont presque tous passés... Heureusement qu'il y avait Rodrigo.
J'aurais aimé en savoir plus, le livre est assez court, moins de 180 pages incluant la nomenclature des nombreux prix et distinctions qu'il a mérité; surtout pour quelqu'un qui a énormément voyagé et publié. D'un autre côté, c'est un photographe, les photos sont ses mots. La parole est bien souvent superflus. Comme je le disais, lui, son humanisme, son oeuvre sont indissociables.
Je vous le recommande.
Bonne lecture
Sebasião Salgado avec Isabelle Francq, De ma terre à la Terre, Presses de la Renaissance, Paris, 2013
ISBN 978.2.7509.0763.1
