Je termine mon périple par la merveilleuse ville de Sète, appelée l’île singulière (expression due à Paul Valéry), qui a vu naître des artistes comme Paul Valéry, Georges Brassens qui y est enterré, Manitas de Plata ou Jean Vilar. C’est la Venise du Languedoc grâce à son canal royal qui accueille les joutes sétoises au mois d’août. Sa situation particulièrement privilégiée sur un promontoire, agrémentée d’un littoral de sable fin (environ 20 km) rejoignant le Cap d’Agde contribue à faire de Sète une ville de villégiature extrêmement prisée. C’est aussi un port avant tout de pêche, mais qui regroupe diverses activités maritimes qui a permis à cette ville de prospérer malgré la dure concurrence des autres ports méditerranéens. La langue de sable qui relie Sète au Cap d’Agde est la zone de production d’un vin dit de sable, le Listel et en particulier le Listel gris ou gris de gris. Bien qu’occupé depuis l’antiquité, les Grecs y faisaient déjà commerce, c’est en 1596, qu’Henri de Montmorency, alors gouverneur du Languedoc, choisit le cap de Cette (Sète aujourd’hui) pour établir un port. C’est assez amusant, car je passe tous les jours devant les chutes Montmorency à Beauport, nommée par Samuel Champlain en l’honneur de l’amiral de France et de Bretagne Charles de Montmorency-Damville, duc de Damville, pair de France, mort en 1612, le même que celui qui est à l’initiative de la construction du port de Sète (Cette à ce moment-là ). Les travaux entamés en 1596 sont arrêtés en 1605 faute d’argent, puis sont repris par la suite. Le 29 juillet 1666, la pose officielle de la première pierre du môle Saint-Louis représente une étape importante de la construction du port qui sera visité par Vauban en 1684. Sète est posée entre la méditerranée et l’étang de Thau. L’étang de Thau est une lagune séparée du golfe du Lion par un cordon de sable littoral reliant le volcan d’Agde (faisant partie de la chaîne des volcans du Puy) et la colline de Sète (le mont Saint Clair). On y cultive d’excellentes huîtres et des moules. Un petit village du pourtour du bassin de Thau abrite le restaurant la Côte Bleue où l’on peut déguster d’excellents fruits de mer comme dans la plupart des restaurants de ce coin. Sète est aussi célèbre pour sa recette de supions à la sétoise (ou calamars à la sétoise). Si vous longez la langue de sable, vous arriverez à Agde qui est une petite ville charmante surnommée parfois « la perle noire de la Méditerranée » à cause de ses monuments construits en pierre basaltique en particulier sa cathédrale. Elle est construite en bordure, mais à l’intérieur, du cratère d’un volcan endormi de 27 km de diamètre.
61. Le port de Sète et à l'arrière plan le Mont Saint-Clair.
62. Le canal royal ou se déroule les joutes en été. On voit la construction sur la droite du canal qui va servir à accueillir les spectateurs et la construction qui est en train de se faire au milieu du canal.
63. Du haut du mont Saint-Clair, une vue panoramique de 160 degré environ du paysage de l'est de Sète qui va de l'étang de Thau avec les parcs à huîtres à gauche jusqu'au littoral de la Méditerranée. Vous pouvez agrandir l'image.
Sète by
PatriceDM, on Flickr
64. La vue du même endroit mais vers l'ouest avec les restes du volcan d'Agde au bout de la langue de terre avec à droite l'étang de Thau et à gauche la Méditerranée.
65. Les barques qui servent aux joutes du mois d'août. Deux barques lourdes, l'une dite « la rouge », l'autre dite « la bleue », sont propulsées par huit à dix rameurs et guidées par deux barreurs, les « timoniers patrons ». Les compétiteurs appelés « jouteurs » sont positionnés sur une plate-forme se situant à près de trois mètres de l'eau, à l'extrémité de chaque barque. Cette plate-forme porte le nom de tintaine. Sur la partie basse de la tintaine, se tiennent les jouteurs des prochaines joutes. Les deux barques font alors face, se propulsant l'une vers l'autre, jusqu'à l'impact final. Au moment de l'assaut, les deux bateaux se frôlent par la droite pour permettre aux jouteurs de réaliser "la passe". Munis de leur lance et du pavois, l'objectif du jouteur est de faire tomber son adversaire à la baille. Le vainqueur est celui qui reste en place sur la tintaine après la passe. (tiré de wikipédia)